Le résultat brut du retrait unilatéral
israélien de Gaza se verra seulement
dans la suite et dépendra
de ses conséquences dans les camps
israélien et palestinien. Il dépendra aussi
de ce que sera l’étape suivante dans le
conflit israélo-palestinien.
Il y a deux scénarii possibles.
Le premier voit
Israël, sur la lancée du
plan unilatéral à Gaza,
poursuivre des étapes
unilatérales en Cisjordanie,
telles que celles
que nous pouvons observer
actuellement, avec
la continuation de la
construction du Mur et
de l’extension des colonies.
En ce cas, il n’y
aura pas de vainqueur.
Les deux parties perdront
l’occasion de
relancer le processus de
paix et d’appliquer la
Feuille de Route. L’un et l’autre sont
d’une importance cruciale pour substituer
des négociations à la violence et
permettre aux deux côtés d’aboutir à
leurs objectifs respectifs, sans le faire
au détriment des droits légitimes de
l’autre partie.
Dans l’autre scénario, la communauté
internationale, menée par les Etats-Unis
par l’intermédiaire du Quartette, fait
montre de la volonté politique nécessaire
et applique la pression politique
nécessaire pour ramener les deux parties
aux négociations afin s’assurer de
la mise en oeuvre de la Feuille de Route.
Comme en parallèle à ces deux scénarios,
le Premier ministre Ariel Sharon est
face à deux choix possibles. Le premier
consiste à compenser le désengagement
de Gaza par un accroissement de la colonisation
en Cisjordanie, ce qui entraînera
une confrontation avec la partie
palestinienne. S’il choisit cette voie les
Palestiniens et les Israéliens
perdront tous les
deux au profit de leurs
minorité extrémistes
qui trouveront là un terrain
de jeu adéquat pour
poursuivre leurs activités
contre la paix.
L’autre option pour
Sharon est d’utiliser
l’atmosphère actuelle
de calme relatif pour
remplacer son approche
unilatérale par des
négociations bilatérales
qui s’appuieront de
manière positive sur le
désengagement de Gaza. Ceci renforcera
la position de ceux, qui des deux
côtés, sont en faveur d’une solution pacifique
au conflit. Un retour à des négociations
fructueuses est la seule manière
de créer une situation où tout le monde
soit gagnant en réduisant la marge de
manoeuvre des groupes violents et extrémistes.
Les signes qui émanent du gouvernement
israélien pour l’instant ne sont pas
positifs. De nouveaux appels d’offre
pour des colonies, la continuation du
Mur qui pénètre de plus en plus profond
dans le territoire palestinien occupé
et des incursions militaires mortelles ne
servent qu’à renforcer l’impression que
Sharon a choisi la première option.
Le temps est venu qu’une troisième partie
entre en scène, qui encourage et renforce
les deux camps afin qu’ils choisissent
la meilleure voie après Gaza.
Après tout c’est ce dont le Quartette et
d’autres joueurs de premier plan dans la
communauté internationale avaient assuré
les Palestiniens quand ils tâchaient de les
convaincre qu’il était très important que
le retrait de Gaza se passe en douceur.
Il ne peut pas y avoir des gagnants et des
perdants dans le conflit israélo-palestinien
de manière générale et plus particulièrement
après le désengagement de
Gaza. Soit tous seront gagnants, soit
tous seront perdants. Une paix juste et
négociée est la seule façon de s’assurer
que les deux camps soient gagnants.
L’unilatéralisme, le non respect du droit
international et une non implication de
la communauté internationale feront de
nous tous des perdants.
Publié le 29/8/2005
Traduction : Claude Léostic